Projet BTP SOCIAL


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Dans les grandes métropoles camerounaises, le problème de l’habitat est crucial. Les logements sociaux sont insuffisants, rares et couteux. « Il n’y a pas de logements sociaux au Cameroun. Ce qu’on appelle « logements sociaux » est inaccessible aux citoyens camerounais moyens. Ce sont les hauts fonctionnaires qui habitent dans les camps SIC. Car les coûts sont élevés et ils sont d’ailleurs rares », observe un jeune étudiant.

D’après le ministère de l’Habitat et du Développement urbain, à nos jours, on estime à plus d’un million d’unités le déficit à combler en matière de logements, avec une croissance annuelle de 10%. C’est pourquoi le gouvernement a lancé en 2010 un programme de construction de 10 000 logements sociaux et d’aménagement de 50 000 parcelles constructibles.

Aujourd’hui, au ministère de l’Habitat et du Développement urbain, le ministre Jean-Claude Mbewntchou affirme que «le gouvernement camerounais a une volonté ferme de réaliser ce programme dans l’optique d’offrir des logements sociaux décents aux populations et réduire ainsi le déficit en logements».

Pour Jean-Claude Mbewntchou, le secteur de l’habitat au Cameroun est confronté à de nombreuses contraintes et difficultés au rang desquelles : la faiblesse, voire l’absence, de financements appropriés ; l’insuffisance (voire l’absence) criarde d’assiettes foncières ; l’obsolescence et l’inefficacité des structures publiques du secteur et les difficultés de coordination de ces acteurs placés sous des tutelles différentes ; les faiblesses opérationnelles, managériales et financières des PME du secteur ; le déficit qualitatif et quantitatif des matériaux de construction et la difficulté à maîtriser leurs coûts et enfin, la faiblesse des réseaux de distribution.

Le ministre a énuméré ces difficultés le 12 avril 2012 à Douala lors de l’ouverture du troisième Salon national du bâtiment et de l’habitat (BATIMAIDE). D’après le ministre, plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement pour améliorer et booster l’offre en logements. Parmi ces mesures, l’Etat mise sur les partenaires extérieurs. «Au plan financier, l’accent est mis sur les incitations aux investissements extérieurs. A ce jour, une quinzaine de conventions a été signée avec les firmes internationales de construction de masse», affirme le ministre. Mais, les financements sont encore recherchés et le Cameroun attend, d’après le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, environ 725,7 milliards des partenaires étrangers. En effet, le coût total du projet est estimé à 907,1 milliards FCFA (1,38 milliards €).

Parmi les autres mesures prises par le gouvernement pour densifier l’offre en logements sociaux, il y a, au plan institutionnel, la restructuration de la SIC, de la MAETUR et de la Mission de promotion des matériels locaux (MIPROMALO), «et surtout le repositionnement du Crédit foncier du Cameroun en véritable banque de l’habitat».

«Au plan juridique, la mise en place d’un arsenal juridique avec, entre autres, les textes sur la promotion immobilière et sur la copropriété. En perspective, il y a la mise en place des textes sur les coopératives d’habitat qui vont apporter une réponse aux préoccupations des couches les plus défavorisées», ajoute Jean-Claude Mbewntchou.