L’ENERGIE SOLAIRE AU CAMEROUN


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Au ministère de l’Economie, de la Planification et du Développement du territoire, on semble accorder une place primordiale au projet d’électrification rurale par l’énergie solaire de 150 localités du Cameroun. Ceci dans la mesure où le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), dont le Cameroun s’est doté en 2010, indique déjà que « les autorités camerounaises mettront l’accent sur la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables », dans le but d’atteindre le statut de pays émergent en 2035 .

Les données présentes à l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) indiquent que l'insolation moyenne dans la partie nord du pays où le potentiel est énorme est de 5,8 kWh/m2 /jour et dans la partie sud 4 kWh/m2/jour. « Ainsi, on observe une insolation moyenne de 4,9 kWh/m2/j pour l'ensemble du pays », estime l’Arsel.

Un potentiel qui peut être capitalisé pour fournir de l’électricité aux populations vivant dans les villages. D’après les responsables du ministère de l’Energie et de l’Eau, à ce jour, la couverture nationale en électrification rurale varie entre 25 et 30%. Or, 60% de la population camerounaise vit en zone rurale. Ce qui signifie que près de 70% des populations rurales vivent dans le noir. Avec ce projet d’énergie solaire, 150 villages auront accès à une énergie fiable et à moindre coût.

Selon le président de la République, Paul Biya, il est important d’envisager l’exploitation de l’énergie solaire à laquelle se prête la majeure partie du territoire camerounais. « Nous économiserons ainsi nos ressources pétrolières, tout en contribuant à la lutte contre le réchauffement de la planète », pense-t-il.

Au Cameroun, un seul opérateur a la charge de la distribution de l’énergie sur l’étendue du territoire. Il s’agit du groupe américain Aes-Sonel, concessionnaire depuis 2001 du service public de l’électricité. Son monopole dans le secteur de la distribution de l’énergie a duré pendant 10 ans.

La loi de 2011 sur l’énergie électrique a mis fin à ce monopole d’Aes-Sonel dans ce secteur d’activité. Mais, jusqu’à présent, Aes-Sonel reste le seul distributeur de l’énergie au Cameroun. Son réseau de distribution est constitué de 11450 km de lignes de 5,5 à 33 KV et 11 158 km de lignes de 220 à 380 KV. Aes-Sonel revendique aujourd’hui plus de 780000 clients dont environ 45% dans les villes de Douala et de Yaoundé.

D’après la nouvelle loi régissant le secteur de l’électricité, « la concession de gestion des réseaux de distribution est conclue entre l'Etat et les gestionnaires des réseaux de distribution sur toute l'étendue du territoire national. Elle définit les droits et les obligations des gestionnaires des réseaux de distribution. L’article 28 de cette loi indique que « les gestionnaires des réseaux de distribution sont soumis à des obligations particulières qui leur sont imposées dans le cadre du service public, notamment celle de fournir de l'électricité à toute personne physique ou morale établie sur le territoire de leur concession, suivant les conditions fixées dans les cahiers de charges ».


Nombreuses perspectives…


Mais bien avant cette loi, le président avait créé le 10 octobre 2010 Hydro Mekin, une société à capitaux publics. Elle sera chargée «d’assurer la production, et éventuellement le transport, la distribution, la vente, l’exportation et l’importation de l’énergie électrique ». Sur le terrain, elle se charge actuellement de la construction d’un barrage.

Mais, tout cela reste encore insuffisant d’après Jacques NoutangBetchem, chargé d’études assistant à la Cellule des études et de la prospective du ministère de l’Energie et de l’Eau. « La distribution de l’électricité est un volet très important pour l’accès à l’énergie. Car même si toutes les centrales sont construites et qu’il n’y a pas des lignes électriques, les populations n’auront pas accès à l’électricité. Beaucoup de choses restent à faire dans ce domaine, car actuellement, le réseau de distribution se limite aux grandes villes », explique-t-il. D’après lui, les perspectives sont nombreuses d’autant plus que l’on attend comme le stipule la loi de 2011 la création d’une société à capital public, gestionnaire du réseau de transport de l'électricité. « Tous ceux qui sont à présent sur le marché seront des producteurs et les opportunités pour les distributeurs seront nombreuses », conclut-il.

Nous constatons ainsi, que le développement des activités liées à l’énergie solaire viendra renforcer les efforts du gouvernement camerounais. Voilà pourquoi, BEYA GROUP SARL se propose de distribuer les kits solaires et développer l’activité des centrales d’énergie.